« … Un élan de force colorée et expressive » A. Chabau

En 1907, dés son retour sur la scène parisienne, Auguste Chabaud fait indéniablement partie du mouvement fauve auprès de Matisse, Derain , Vlaminick et d’autres. Il est admis au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne grâce à l’audace de sa peinture.
Il habite désormais la Butte de Montmartre dans la rue Campagne Première et fréquente le quartier de Pigalle, le cirque Médrano, le Paris nocturne, les hôtels de passe, les lieux mondains et le métro aérien.

Auguste Chabaud ne se revendiquait pas comme un intellectuel mais comme un artiste à part entière se tenant éloigné de tout mouvement impliquant une approche théorique, des démarches ou des justifications de choix artistiques. Pour lui le fauvisme correspondait à un état d’esprit, dénotant un gout prononcé pour la liberté et une approche instinctive de la peinture avec une réelle séduction pour la couleur pure et la force de l’expression graphique.

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Ses retours fréquents en Provence influenceront son fauvisme, de facture plus noire et au graphisme puissant, qualifié de fauvisme provençal.
Son œuvre Le troupeau sort après la pluie emblématique de ce fauvisme provençal, acheté par le collectionneur américain, John Quinn, sera exposé à l’Armory Show en 1913, grande manifestation artistique itinérante aux Etats –Unis , où seront présents les grands noms de la peinture d’avant-garde du début du siècle .

Troupeau sous la pluieTroupeau sous la pluie

 

Les nus de cette époque sont aussi très emblématiques de son travail. Parmi ses toiles et ses 25 carnets de croquis de son séjour à Paris nous pouvons admirer divers portraits et dessins. Les filles de joie y sont souvent représentées.
Yvette, jeune prostituée rencontrée dans une maison close de la rue Grégoire de Tour demeure la figure emblématique de cette période fauve parisienne. Il réalisera une monumentale œuvre la représentant sous diverses postures qu’il découpera par la suite en quadryptique. Il réalisera également des plâtres peints sublimant son visage aux grands yeux noirs.
Il lui dédiera un recueil de poésies intitulées « poésies sentimentales » où il exprime son attachement à cette jeune femme qui mourra de tuberculose dans les années 10.

Sa représentation des yeux féminins ou des enseignes de la ville qualifie Chabaud, une fois de plus, de fin observateur avec un regard acéré sur ce monde parisien qui le fascine. Il se présente comme un peintre de mœurs et dénonce sans concession et avec ironie les vices de la société à l’instar des expressionnistes allemands dont il est proche par sa facture picturale aux accents tragiques.
Son introduction du lettrisme et ses collages visuels comme dans son œuvre Hôtel Hôtel du musée de l’Annonciade à St Tropez, confère une réelle modernité à ses productions.

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Issu d’une famille protestante qui le faisait vivre à ce moment-là, il a fait le choix de garder secrète l’ensemble de ces œuvres et plus particulièrement celles traitant de la prostitution. Elles resteront cachées dans son atelier au Mas de Martin jusqu’en 1950. Le mystère longtemps conservé sur ces peintures explique encore leur succès aujourd’hui.
Elles ne seront révélées qu’en 1950 au musée Granet d’Aix en Provence lors d’une de ses ultimes expositions organisée par M.Malbos, conservateur du lieu.

 

La découverte de ses périodes :

< 1-Sa période de jeunesse (1898- 1902), la période orientaliste orientaliste : le service militaire (1903-1906)

 

> 3- L’expérience cubiste (1907-1911). L'oeuvre sculptée du peintre et les argiles vernissées (1935)

 

> 4- La grande guerre (1914-1919)

 

> 5- La grande période provençale (1920-1955) avec la période bleue (1920-1935) et l'harmonie finale (1935-1955)