« O fleur d’équilibre, ah sagesse provençale qui ne fragmente pas la vie, mais l’englobe toute entière. » A. Chabaud.

A son retour de la guerre en 1919, Auguste Chabaud ne quitta plus la Provence.

Après avoir été témoin des atrocités de la guerre, aller à l’essentiel et profiter de cette paix offerte lui semblera primordial. La famille lui apportera cet apaisement ainsi que le contact direct avec la nature.

En 1922, après son mariage, il s’établit quelques temps à Maussane aux pieds des Alpilles. Il en profite pour réaliser de nombreuses aquarelles, des paysages des Baux de Provence aux routes sinueuses et blanches et aux rochers escarpés ainsi que des peintures emblématiques telles, la chapelle Saint Sixte d’Eygalières et quelques belles ruelles du village.

1907-Les-toits-du-village
a-route-des-Baux
1909--La-vallee-des-Baux
Les-paysannes-provencales
La-chapelle-St-Sixte

 

Il revient à ses sujets religieux abordés déjà dans les années 10 après la mort d’Yvette dans lesquels il y a peu de couleurs et où le blanc, le noir et le gris dominent. 

Les critiques d’art et sa famille s’accordent à dire qu’il a certainement été marqué par le décès de son frère pendant la guerre. Représenter les processions funèbres a pu lui permettre de faire son deuil. Ce thème avait également été abordé sur les papiers de boucherie après la mort de son père.
Auguste Chabaud ne suivait pas les doctrines religieuses mais il était très respectueux de son héritage protestant, fasciné par la beauté des rituels liturgiques en Provence et également empreint d’une forte spiritualité de nature quelque peu animiste.

Le-cimetiere
Provencale-devant-le-cimetiere
La-procession

 

La période de 1920 à 1935 est appelée la « Période bleue », période durant laquelle il retourne à l’exaltation de la couleur et à la recherche des contrastes de lumière marqués par des profondes ombres noires.
Son bleu de Prusse parfois nocturne illumine ses paysages provençaux traversés de routes blanches et donne ainsi à cette Provence un accent grave et une notion d’éternité.
Auguste Chabaud peint sur toile, sur carton, et de manière abondante car tous les aspects de sa vie quotidienne en Provence sont devenus ses thèmes de prédilection :
-Scènes familiales, bien sûr,
- Tauromachie
- Fêtes traditionnelles et religieuses.
- Natures mortes et scènes d’intérieur,
- Portraits, nus,
- La ruralité avec les travaux rustiques (à la ferme, aux champs, dans les vignes, …),
- Graveson et ses alentours,
- La Montagnette ,
- Divers paysages tels ses vues des Alpilles, les ruelles étroites des villages provençaux, les églises et les chapelles, ses bords de mer et ses zones portuaires, la Camargue et les gitans.

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Graveson--FRAOP
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Gitane
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Il se consacre au massif montagneux près de chez lui, la Montagnette, qui sera une grande source d’inspiration et lui fera dire « elle est mon Parthénon de tous les jours, la leçon constante de la mesure. Je suis l’élève de cette sobriété ». Tel Cézanne devant sa Sainte Victoire, Chabaud y passera de nombreuses journées, observant ses subtiles et diverses variations lumineuses, enrichissant sa palette de verts nuancés et de tons terreux.
Il fit spécialement construire une terrasse au dessus de sa villa pour pouvoir l’admirer tous les jours, lorsqu'il ne s’y rendait pas. Il la peignit constamment au cours des 35 dernières années de sa vie. Son penchant pour l’élémentaire à l’état brut se trouvait contenté au contact de son motif préféré.
Sa Montagnette prendra des teintes grisées, noires et blanches après la mort de son fils Maurice à l’âge de sept ans, révélant une Montagnette endeuillée, presque calcinée.

Montagnette

 

La Montagnette 

 

Après 1940 ses couleurs s’adoucissent et s’apaisent. Période de l’harmonie finale, l’artiste synthétise ses approches picturales sous forme d’esquisses d’une grande maitrise gestuelle, révélant l’essence même de ses paysages avec une force d’expression révélatrice d’une vie vouée à l’observation et à l’étude de la nature.
Chabaud dans les dernières années de sa vie, nous révèle une palette faite de blanc d’argent, noir d’ivoire, bleu de Prusse à laquelle il ajoutera ses rares jaunes de chrome clair et foncé, ses terres de sienne et ses ocres jaune et rouge.
Cette veine intime, nous la retrouvons à la fois dans ses paysages, ses portraits et ses intérieurs domestiques qu’il affectionne durant ces dernières années. Ses couleurs s’éclairssissent, s’adoucissent et le vert se fait dominant, subtilement varié, comme dans Les olivades, sa dernière grande oeuvre offerte au village. Le calme et l’harmonie de cette œuvre semble montrer l’apaisement de l’artiste aux derniers jours de sa vie.

1950 Les olivades

Les olivades

 

Deux importantes expositions vont sacraliser l’œuvre de Chabaud dans les années 50 et lui apporter la grande reconnaissance dans sa fin de vie, celle du Musée Granet à Aix en Provence en 50 et celle du cercle Volney à Paris en 52 où sera, à l’occasion, publiée la première monographie de l’artiste rédigée par Maximilien Gauthier.
La rétrospective du 18 juillet au 16 octobre 1950 au Musée Granet à Aix en Provence est importante dans le sens où Chabaud, encouragé par M.Malbos, conservateur et ami, exécutaire testamentaire de son œuvre littéraire, à l’origine de nombreuses conférences sur Chabaud, présentera pour la première fois certaines de ses œuvres parisiennes au public provençal et surtout ses nus, jamais exposés jusqu’à cette date.

 

 

La découverte de ses périodes :

< 1-Sa période de jeunesse (1898- 1902), celle orientaliste avec le service militaire (1903-1906)(1898- 1902), celle orientaliste avec le service militaire (1903-1906)

< 2- Le grand retour à Paris (1907-1912). La période fauve

 <3- L'expérience cubiste (1907-1911) avec l'oeuvre sculpté du peintre puis les argiles vernissées en 1935L'expérience cubiste (1907-1911) avec l'oeuvre sculpté du peintre puis les argiles vernissées en 1935L'expérience cubiste (1907-1911) avec l'oeuvre sculpté du peintre puis les argiles vernissées en 1935

 < 4- La grande guerre (1914-1919)